Bienvenue dans cette biographie courte, je vous emmène à la découverte de Pierre Corneille : très célèbre dramaturge du XVIIe siècle. 

Biographie Courte Corneille

Si Corneille est surtout connu pour son immense tragi-comédie Le Cid, c’est aussi un dramaturge très respecté en son temps, au répertoire extrêmement varié, de la comédie à la tragédie.

L’arrivée de sa pièce Le Menteur au programme du Bac de français est une excellente occasion de s’intéresser au Corneille comique, moins étudié que le Corneille tragique.

Biographie Courte de Corneille : Jeunesse & Études

Celui qui restera comme le « grand Corneille » ou encore « Corneille l’aîné », par rapport à Thomas Corneille, son cadet également dramaturge, naît le 6 juin 1606 à Rouen, dans une famille qui appartient à la petite bourgeoisie de robe, c’est-à-dire au milieu juridique

Il demeure l’aîné des huit enfants de son père Pierre et de sa mère Marthe, après que deux d’entre eux sont morts prématurément. 

De 1615 à 1622, il accomplit de brillantes études au collège de Bourbon, dirigé par les Jésuites qui développent sa passion pour l’éloquence et la pratique théâtrale, utilisée à des fins pédagogiques. 

Corneille Biographie Courte : Débuts au Théâtre

En 1624, Corneille l’ainé prête serment au Parlement de Rouen mais il se révèle timide et peu éloquent lorsqu’il doit plaider. Il achète une charge d’avocat du roi en 1628 (qui devient son unique client) et commence à s’intéresser de près à l’écriture et au théâtre. 

La légende veut qu’une déception sentimentale (un meilleur parti lui aurait été préféré) l’ait conduit à écrire des vers et de la « poésie dramatique » mais plus vraisemblablement, c’est la richesse de la vie culturelle rouennaise qui lui donne l’occasion de fréquenter des « troupes de campagne » qui jouent des pièces dans sa ville. 

Il propose ainsi Mélite, écrite en 1625 et jouée en 1629, à la troupe du prince d’Orange, dirigée par Montdory et Le Noir.

Corneille a eu l’idée de déplacer dans un cadre citadin une intrigue de pastorale (pièces à succès se déroulant chez des bergers) et d’écrire une pièce comique d’un genre nouveau, loin des excès de la farce moliéresque ou de la bouffonnerie italienne.

Il entend en effet calquer ses dialogues sur la « conversation des honnêtes gens » et met en scène des jeunes gens oisifs et distingués, figures typiques de l’élite sociale. La comédie se fait ainsi miroir des mœurs mondaines et accorde une place importante à l’amour. 

Après Rouen, la pièce est jouée à Paris sur la scène de l’Hôtel de Bourgogne avant qu’elle ne devienne la scène des Comédiens du Roi, première troupe installée à Paris dans un lieu fixe de manière pérenne. 

Le succès de Mélite permet à la troupe de s’installer dans la salle du jeu de paume du Marais et de devenir la troupe de théâtre du Marais. 

En 1630, Corneille livre Clitandre, tragi-comédie échevelée dans le goût de l’époque puis une série de comédies entre 1631 et 1634 pour la troupe de Montdory : La Veuve (1631), La Galerie du Palais (1633), La Suivante (1634) et La Place Royale (1634), rare comédie qui ne se termine pas par le mariage des jeunes amoureux. 

Corneille devient en 1633 l’un des protégés du cardinal de Richelieu, qui aime beaucoup le théâtre et lui verse une pension pour écrire, avec un groupe de quatre autres dramaturges, des pièces dont il fournit les sujets. La Comédie des Tuileries, fruit de cette collaboration, voit ainsi le jour. 

Biographie Courte de Corneille : Le temps des tragédies

Voyant que les tragédies ont le vent en poupe, le jeune auteur s’y essaie avec Médée en 1635, qui est bien accueillie. 

En 1636 il revient à la comédie avec L’Illusion comique, pièce tenue pour un chef-d’œuvre baroque et que Corneille désignera lui-même plus tard comme un « étrange monstre » : elle condense en effet différentes tonalités théâtrales dans une structure enchâssée et complexe, reposant sur le procédé du théâtre dans le théâtre.

La pièce est avant tout une apologie du théâtre puisqu’un magicien y efface les frontières entre réalité et illusion et que l’art de la feinte y est célébré, comme il le sera dans le futur Menteur.

La consécration vient du Cid en 1637, inspiré d’une pièce espagnole et qui vaut à Corneille une immense notoriété. La pièce est jouée sur la scène du théâtre du Marais et apparaît comme une véritable révolution, même si son genre, la tragi-comédie, est à la mode à l’époque.  

La nature du conflit tragique apparaît comme novatrice : le héros Rodrigue est amené à devoir choisir entre son honneur (venger son père) et son amour/bonheur (il s’agit de punir le père de celle qu’il aime, Chimène ), situation résumée par l’expression de dilemme cornélien, restée dans le langage courant.

Entre succès et Critiques 

La famille du dramaturge est anoblie par Louis XIII. Mais la pièce subit aussi les critiques des académiciens et des théoriciens du théâtre : on lui reproche de ne pas respecter les règles du classicisme, notamment celle de la vraisemblance car Chimène épouse le meurtrier de son père, ce qui heurte le sens commun.

La composition de la pièce est également jugée comme irrégulière. C’est la querelle du Cid. Corneille est blessé et ne se sent pas assez soutenu par Richelieu.

Il quitte pendant quelques années le monde du théâtre, ce que lui permet notamment l’héritage de son père, mort en 1639 et en 1641 il épouse Marie de Lampérière, issue d’une famille normande cossue avec qui il aura huit enfants. 

Il revient au théâtre en 1640 avec un cycle de tragédies romaines aux enjeux politiques et religieux qui respectent plus scrupuleusement les règles édictées par les théoriciens du classicisme : Horace en 1640 (pièce dédiée à Richelieu), Cinna en 1641, Polyeucte en 1642, La Mort de Pompée en 1644 et Rodogune en 1645.

Ces pièces consacrent Corneille comme un grand auteur classique. 

Il signe aussi son retour à la comédie en 1644 avec Le Menteur et La Suite du menteur en 1645 : l’intrigue est tirée d’une œuvre espagnole et repose tout entière sur un quiproquo et les mensonges d’un héros, Dorante, qui apparaît comme un champion de l’illusion et célèbre les prestiges de l’invention, selon une vision baroque du monde. 

Corneille infléchit à nouveau sa pratique du genre comique en livrant en 1649 Don Sanche d’Aragon, une comédie héroïque qui fait triompher le romanesque. 

Changements de Protecteur

Mort de Richelieu

Après la mort de Richelieu en 1642, Corneille est pensionné par Mazarin et en 1647, il est élu à l’Académie française et devient procureur des États de Normandie, poste très important.

Mais cette charge lui est retirée pendant la Fronde, période de guerre civile qui oppose les grands aristocrates au pouvoir royal, car sa pièce Nicomède (1651) a été interprétée, sans doute à tort, comme une prise de position en faveur des Frondeurs. 

Sa tragédie Pertharite (1651) est un échec et Corneille se retire à nouveau, blessé, du monde du théâtre. Il se consacre à la traduction d’une œuvre religieuse anonyme du XVe siècle, l’Imitation de Jésus-Christ, qui constitue un important succès de librairie. 

Il reçoit la protection de Nicolas Fouquet, surintendant des finances, puis de Colbert et revient ainsi en grâce.

Son retour au monde du théâtre est encouragé à partir de 1658 et ses pièces lui valent à nouveau la gloire : Œdipe en 1659, La Toison d’or en 1661 – tragédie à machines qui tient l’affiche un an durant – et Sertorius en 1662. 

En 1660 il fait paraître ses œuvres complètes : chaque pièce est précédée d’un « examen » et l’ensemble est accompagné de Trois discours sur le poème dramatique.  

Son frère Thomas, de dix-neuf ans son cadet, commence lui aussi à être un dramaturge reconnu, notamment grâce à sa tragédie romanesque Timocrate. En 1662, Pierre et lui s’installent à Paris et vivent la vie mondaine d’auteurs reconnus. 

L’arrestation de Fouquet le prive de son généreux protecteur mais Louis XIV le pensionne à partir de 1663. Corneille est reconnu comme « le Prince des auteurs de théâtre » et produit toujours en abondance : Sophonisbe (1663), Othon (1664), Agésilas (1666) et Attila (1667). 

Biographie Courte de Corneille : La fin des beaux jours

Mais progressivement, une relève se fait jour et Corneille est notamment supplanté par le jeune Racine, auteur de tragédies. En 1670, sur un même sujet romain, Racine emporte un succès bien plus important avec Bérénice que son aîné avec Tite et Bérénice, comédie héroïque. 

S’amorce alors le déclin de Corneille, rayé des pensions et dont les pièces ne connaissent plus qu’un accueil mitigé. Sa dernière œuvre pour le théâtre est Suréna en 1674 et il se consacre ensuite à écrire des poèmes à la gloire du roi Louis XIV et à participer aux travaux de l’académie française. 

Il supervise à nouveau une édition de ses œuvres en 1682 et meurt en 1684

Conclusion

Pour résumer l’essentiel, l’œuvre de Corneille est variée. Il a écrit 32 pièces : des comédies proches de l’esthétique baroque et des comédies héroïques, des tragi-comédies, des tragédies historiques et des pièces à machines. Son spectre générique est large. 

Il a été contemporain de la mise en place des règles du classicisme et la question de leur respect plus ou moins scrupuleux s’est posée à lui au cours de sa longue carrière de dramaturge : Corneille est classique, mais on ne peut le résumer à ce courant

Il a su créer des personnages qui ont marqué par leur héroïsme : le Rodrigue du Cid ou l’empereur Auguste (Cinna) qui préfère pardonner à se venger. 

Le théâtre de Corneille est aussi caractérisé par sa maîtrise dans l’emploi de l’alexandrin : les « stances » du Cid sont un véritable morceau de bravoure et chacun connaît au moins une maxime du grand Corneille, par exemple la célèbre réplique :

« À vaincre sans péril on triomphe sans gloire ». 

Besoin d’une aide personnalisée ?

Je propose également des cours particuliers pour tous niveaux :

  • Préparation d’examens
  • Stages méthodologiques
  • Révisions culture littéraire
  • Grammaire et orthographe
  • Et bien d’autres possibilités

Le tout en 100% distanciel (par WebCam) à partir de 50 euros / heure.

N’hésitez pas à me contacter ([email protected]) pour davantage de renseignements, et pour réserver votre premier cours !

Leave A Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *