Bienvenue dans cette biographie courte, je vous emmène à la découverte d’Alfred de Musset : grand dramaturge et poète du XIXe siècle. 

Alfred de Musset Biographie Courte

Alfred de Musset était un homme brillant et sentimental, talentueux et morose, connu comme l’amant de George Sand, comme dramaturge injouable ou poète torturé. C’est un auteur aux multiples facettes que nous allons découvrir dans cet article !

Biographie courte de Musset : Une jeunesse brillante

Alfred de Musset naît le 11 décembre 1810 à Paris, dans une famille aisée, affectueuse et cultivée.

Il est le fils de Victor Donatien de Musset-Pathay, haut fonctionnaire et homme de lettres spécialiste de Jean-Jacques Rousseau, dont il a édité les oeuvres, et d’Edmée-Claudette Guyot des Herbiers. Il a une sœur et un frère aîné, Paul, dont il sera très proche pendant toute sa vie. 

Il fait des études brillantes au collège Henri IV où il se distingue en dissertation latine et en philosophie. Après son baccalauréat, il abandonne tour à tour des études de médecine et de droit, se refusant à embrasser une carrière autre que littéraire. 

A dix-huit ans, il commence à fréquenter les écrivains de l’époque : Victor Hugo et son Cénacle, Charles Nodier et son salon à la bibliothèque de l’Arsenal, Vigny et Dumas.

Il est un talent précoce et salué, témoignant d’une grande aisance rhétorique. Sainte-Beuve dit ainsi de lui : « Il y a parmi nous un enfant de génie ».

Il trace du jeune Alfred un portrait très laudatif :

C’était le printemps même, tout un printemps de poésie qui éclatait à nos yeux. Il n’avait pas dix-huit ans : le front mâle et fier, la joue en fleur et qui gardait encore les roses de l’enfance, la narine enflée du souffle du désir, il s’avançait, le talon sonnant et l’œil au ciel, comme assuré de sa conquête et tout plein de l’orgueil de la vie. Nul, au premier aspect, ne donnait mieux l’idée du génie adolescent.

Musset biographie courte : un dandy débauché

Mais Musset aime autant la vie mondaine que l’art et s’adonne en dilettante à la peinture et à la musique tout en menant une vie de « dandy débauché » aux côtés de la jeunesse bohème et recourant très tôt à ce qu’il appelle lui-même des « excitations nerveuses » (femmes, alcool, jeu) afin d’entretenir son exaltation.

Il fréquente assidûment un « milieu de célibataires mêlés aux filles galantes de la rue Vivienne, cynique dans ses propos et dans ses mœurs, et dont on ne saurait décemment raconter les exploits ni répéter les conversations », écrit Antoine Adam, un de ses biographes.

Il s’allie à une bande de terribles « vauriens » comme ils s’appellent eux-mêmes, formée du jeune Stendhal, de Mérimée, Delacroix et dans laquelle figurent aussi deux de ses grands amis, Alfred Tattet et Ulric Guttinguer.

Très tôt se manifeste un trait de personnalité qui sera aussi un thème majeur de son oeuvre : la dualité irréconciliable entre angélisme et débauche, entre rêve de pureté et vie dissipée, thème qui trouvera à s’incarner notamment dans le couple Octave-Célio des Caprices de Marianne ou dans le personnage de Lorenzaccio.

Biographie courte de Musset : premières publications

Il publie dès 1828 une traduction libre de Confession of an opium eater de l’Anglais Thomas de Quincey sous le titre L’Anglais mangeur d’opium.

En 1829 paraissent les Contes d’Espagne et d’Italie, son premier recueil poétique qui suscite des réactions mêlées mais fait parler de lui. Eugène de Mirecourt, journaliste de l’époque, décrit ce que produisit ce livre : « l’effet d’un météore : il inspira tout à la fois l’admiration et l’épouvante. » Ses jeux virtuoses avec la versification sont globalement applaudis. 

Mais la gloire littéraire, à cette époque, vient du théâtre et le jeune Musset fait jouer sa première pièce à l’Odéon en décembre 1830. Elle s’intitule La Nuit vénitienne et c’est un échec cuisant.

La pièce ne plaît ni aux classiques ni aux romantiques partisans de Victor Hugo et d’un théâtre mélodramatique. Elle est retirée de l’affiche au bout de deux représentations. Blessé, il renonce à écrire pour la scène mais pas pour le théâtre et devient collaborateur régulier de la Revue des Deux Mondes.

Cet affranchissement vis-à-vis de la représentation va lui permettre de se libérer des règles et contraintes de la scénographie et donner à son théâtre une grande souplesse et de la modernité. 

L’année 1830 est agitée politiquement et Paris est en proie aux barricades. Mais Musset refuse de s’engager politiquement, ce qui le coupe de certaines de ses fréquentations littéraires. 

Son père meurt en 1832, pendant l’épidémie de choléra : en plus d’être considérablement affecté par cette perte, Musset doit dorénavant vivre de son art.

Il publie le premier volume d’Un spectacle dans un fauteuil, comprenant deux pièces délibérément injouables, La Coupe et les lèvres et À quoi rêvent les jeunes filles, ainsi que le poème Namouna.

En 1833 il publie en revue Andrea del Sarto et Les Caprices de Marianne, ainsi que le long poème dramatique Rolla qui conte l’histoire d’un jeune débauché, Jacques Rolla, qui, las de vivre, meurt après avoir connu l’amour vrai auprès d’une jeune fille prostituée par sa mère.

Les thèmes du désenchantement et de l’amour s’imposent comme centraux dans l’œuvre et le resteront.

Musset biographie courte : la relation orageuse avec George Sand

C’est aussi en 1833 que Musset fait la connaissance de George Sand, dont il devient l’amant. Ils partent en Italie et à Gênes, alors que Sand est malade, Musset la trompe avec une danseuse.

À Venise, c’est au tour du poète de tomber gravement malade. Il est soigné par le docteur Pietro Pagello, dont George Sand tombe amoureuse.  Il quitte Venise seul.

La liaison, orageuse et passionnée, reprend à Paris et durera jusqu’à la rupture définitive de 1835.

Biographie courte Musset : retour à la littérature

En 1834 paraît le deuxième volume d’Un Spectacle dans un fauteuil qui comprend FantasioLes Caprices de MarianneOn ne badine pas avec l’amour et Lorenzaccio, qui restera comme le chef d’œuvre théâtral de Musset.

Il y met en scène la Florence du XVIe siècle et relate l’assassinat d’Alexandre de Médicis, tyran jouisseur, par son cousin et compagnon de débauche Lorenzo.

Celui-ci, bien que revenu de tout et ayant perdu espoir, ne renonce pas à commettre un acte politique au service des républicains, même s’il sait que cela ne changera rien.

Les ressemblances avec la situation de 1830 en France ne sont pas fortuites et Musset exprime dans cette œuvre sa défiance vis-à-vis de l’action et de l’engagement politique. 

De 1835 à 1837, il compose son chef d’œuvre lyrique, Les Nuits, inspirées de celles de l’Anglais Young et composées de quatre longs poèmes : Nuit de Mai, qu’inaugure l’apostrophe célèbre « Poète, prends ton luth et me donne un baiser », Nuit de DécembreNuit d’Août et Nuit d’Octobre.

La même structure dialoguée est reprise dans les quatre textes : dialogue entre la Muse et le Poète à l’exception de la Nuit de Décembre où le Poète rencontre la Solitude.

Ces poèmes, baptisés par la suite « quatre cygnes sublimes » par un grand critique, sont particulièrement représentatifs du romantisme en ce qu’ils expriment les liens de la souffrance et de la création poétique :

L’homme est un apprenti, la douleur est son maître,

Et nul ne se connaît tant qu’il n’a pas souffert

Ainsi que la préséance des émotions :

De ton cœur ou de toi lequel est le poète ?

C’est ton cœur…

Le poète désinvolte et pittoresque des débuts s’est métamorphosé en chantre de la douleur

Biographie de Musset : le mal du siècle

En 1836 paraît La Confession d’un enfant du siècle, texte autobiographique où Musset s’inspire fortement de son expérience, notamment avec George Sand, pour dépeindre le désespoir du personnage d’Octave qu’il présente néanmoins comme une « maladie du siècle » :

Si j’étais seul malade, je n’en dirais rien ; mais comme il y en a beaucoup d’autres que moi qui souffrent du même mal, j’écris pour ceux-là. 

Il souligne son appartenance à une génération, celle de 1830, qui se sent trahie dans ses espoirs politiques par la monarchie de Louis-Philippe et ses idéaux bourgeois et dans une situation de désarroi spirituel, la religion et les certitudes morales du passé ayant disparu sans que rien ne soit venu s’y substituer.

Seul demeure l’espoir diffus que l’amour pourrait redonner sens à l’existence. Avec ce texte, il signe une des oeuvres les plus représentatives du romantisme en France. Il entame aussi les Lettres de Dupuis et Cotonet, lettres imaginaires de deux provinciaux désireux de mieux connaître le romantisme. 

Cette même année, il tombe amoureux de Caroline Jaubert, sœur de son ami Edmond d’Alton-Shée et déjà mariée.

Leur liaison est brève mais elle devient la « Marraine », amie et confidente et ils entretiendront une correspondance pendant vingt-deux ans.

L’année suivante, c’est avec Aimée-Irène d’Alton, cousine de Caroline Jaubert, qu’il débute une liaison plutôt heureuse. La jeune femme souhaite le mariage mais Musset, amoureux éconduit de la cantatrice Pauline Garcia, refuse.

Elle épousera finalement son frère Paul. Il est nommé en 1838 bibliothécaire au ministère de l’Intérieur, fonction qu’il occupera jusqu’à sa révocation en 1848 au nom de ses liens avec la Monarchie de Juillet. 

En 1839, il entretient une brève liaison avec la comédienne Rachel. Il souffre également de problèmes de dépression, qui se doublent d’une maladie aux poumons à partir de 1840, année de la parution des Comédies et proverbes et de ses Poésies complètes chez Charpentier. 

L’année 1842 est marquée par une relation compliquée avec la princesse Cristina di Belgiojoso, amie de Caroline Jaubert. 

Musset est décoré de la Légion d’honneur en avril 1845 et il publie Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée dans la Revue des Deux Mondes cette même année, ainsi qu’un conte, Mimi Pinson. 

Ses affections aux poumons sont récurrentes ainsi que ses problèmes d’alcoolisme qui dégradent sa santé et lui valent le surnom de « chancelant perpétuel » au « verre qui tremble » par Eugène de Mirecourt, célèbre journaliste de l’époque. 

Biographie courte de Musset : le succès théâtral

L’année 1847 est celle de son triomphe au théâtre : Un Caprice est joué à la Comédie-Française et y rencontre un grand succès.

Théophile Gautier, grand critique dramatique, salue la pièce comme « tout bonnement un grand événement littéraire ».

Les succès s’enchaînent sur différentes scènes en 1848 avec Il faut qu’une porte soit ouverte ou ferméeIl ne faut jurer de rien et Andrea del Sarto à la Comédie-Française et Le Chandelier au Théâtre-Historique. 

En 1849, L’Habit vert, d’ Émile Augier et de Musset, est créé aux Variétés. Louison est écrit directement pour la scène mais c’est un succès mitigé.

De 1849 à 1851, il entretient une liaison avec Mme Allan, comédienne qui avait créé le Caprice. La première des Caprices de Marianne a lieu en 1851 et en 1852, Musset est élu à l’Académie française aux côtés de Balzac. Il se lie brièvement avec Louise Colet, maîtresse de Flaubert. 

Il devient en 1853 bibliothécaire au ministère de l’Instruction publique, grâce à l’appui d’un ami.

Son ministre, Fortoul, l’incite à écrire un acte en vers, Le Songe d’Auguste, pour lequel Gounod compose une musique. L’ouvrage ne sera jamais représenté. En 1855, il donne lecture aux Tuileries de sa dernière pièce, l’Âne et le ruisseau et reçoit un accueil particulièrement froid.

Biographie courte de Musset : les derniers moments

La fin de sa courte vie est marquée par la maladie et l’alcool et il meurt le 2 mai 1857 de tuberculose. Ses dernières paroles auraient été un cri de lassitude : « Dormir !… Je vais enfin dormir. » 

Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris, non loin de la tombe du compositeur Frédéric Chopin.

Il faut attendre 1861 pour qu’On ne badine pas avec l’amour, nouvelle oeuvre au programme du Bac de français en 2025, soit créée à la Comédie-Française.

Carmosine sera jouée à l’Odéon en 1865 et Fantasio en 1866. Quant à Lorenzaccio, c’est en 1896 qu’elle est jouée pour la première fois, dans une adaptation d’Armand d’Artois, au Théâtre de la Renaissance.

Sarah Bernhardt interprète Lorenzo de Médicis et scelle ainsi le succès de la pièce considérée comme le chef d’œuvre théâtral de Musset. 

Musset a été jugé avec sévérité par ses successeurs, notamment Rimbaud et Baudelaire, qui ont vu en lui un poète pour jeunes filles sentimentales.

Il a sans doute souffert du souffle de modernité poétique de la deuxième moitié du XIXe siècle, qui récuse les excès du romantisme, auxquels Musset est volontiers associé. C’est finalement comme dramaturge que sa postérité s’est consolidée alors que le succès avait été long à venir.

Conclusion

Né en 1810, Alfred de Musset est l’un des principaux représentants du Romantisme Français.

Élevé dans une famille aisée, brillant dans ses études, l’enfant prometteur se mue rapidement en dandy viveur n’aspirant qu’à une chose : la littérature.

Ce sera un succès par le théâtre, mais au prix de nombreux déboires, tant professionnels qu’amoureux.

Sombrant dans l’alcool et la dépression, Musset meurt prématurément, à l’âge de 47 ans, en 1857.

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Quelques questions supplémentaires sur Musset

Qui a inspiré Musset ?

Musset était un avide lecteur de Shakespeare dont il s’inspire dans plusieurs pièces. Sentimental, c’est également ses nombreuses conquêtes qui l’inspirent, à commencer par George Sand, la plus connue. Enfin, l’écrivain puise dans ses sentiments dépressifs pour écrire ses oeuvres.

Qui est la grande passion amoureuse de Musset ?

La grande passion amoureuse de Musset est l’écrivaine George Sand, de son vrai nom, Amantine Aurore Lucile Dupin de Francueil. Leur relation est courte et houleuse, les deux amants se côtoient et se trompent de 1833 à 1835 avant de se séparer définitivement.

Quel est le titre de l’autobiographie de Musset ?

Le livre qu’on considère comme l’autobiographie de Musset est La confession d’un enfant du siècle, paru en 1836, un an après sa rupture avec George Sand. Plus autofiction qu’autobiographie, Musset crée son personnage Octave à partir de son expérience, mais aussi de celle de sa génération.

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