Si vous passez le bac de français à la fin de l’année et que vous voulez apprendre à réussir un bon commentaire littéraire sur un texte de théâtre, vous êtes au bon endroit !

Cet article porte sur ce qui distingue le théâtre des autres genres ; pour la méthode du commentaire littéraire, c’est ici.

Tous les textes ne se commentent pas de la même manière.

Pour réussir un bon commentaire sur un texte de théâtre, il est important de maîtriser le vocabulaire spécifique de ce genre littéraire et de porter attention à certains aspects particuliers du texte.

J’évoquerai d’abord le vocabulaire général du théâtre, je parlerai ensuite des différents types de comique pour enfin m’intéresser aux différents genres de pièces puis aux règles du théâtre classique.

Commentaire littéraire sur un texte de théâtre : comment analyser un texte théâtral ?

Comment faire un commentaire littéraire sur un texte théâtral ?

Sans parler de méthode miracle, il existe des attendus propres à l’objet d’étude du théâtre.

D’abord, et comme pour tout commentaire, il est important de comprendre les éléments clés de la pièce, tels que la trame de l’histoire, les personnages et les thèmes.

Pour cela, il faudra vous aider du paratexte et de vos connaissances. Essayez de garder à l’esprit la place de la scène dans l’oeuvre, tout en vous rappelant qu’il ne vous est demandé de ne commenter que le passage que vous avez sous les yeux.

Ensuite, il est primordial de se pencher sur les indications scéniques s’il y en a, car cela peut offrir une perspective supplémentaire à votre compréhension de l’extrait.

Enfin, rappelez-vous que la plupart des pièces sont faites pour être jouées. Aussi, il est normal que les effets recherchés par le dramaturge ne soient pas aussi efficaces et perceptibles en tant que lecteur qu’en tant que spectateur. Essayez, même en lisant, de vous imaginer face aux acteurs.

Mais ce ne sont que des conseils généraux. Pour réussir un bon commentaire littéraire sur un texte de théâtre, c’est surtout sur la terminologie spécifique de ce genre qu’il faut se pencher.

I. Le vocabulaire du théâtre

Commentaire littéraire sur un texte de théâtre

Le théâtre possède un vocabulaire précis qui lui est propre. La maîtrise et l’utilisation de ce vocabulaire dans une copie de commentaire littéraire sera valorisée par le correcteur.

Un dramaturge

Au théâtre, on appelle l’auteur un dramaturge. C’est l’équivalent du romancier pour le roman et du poète pour la poésie.

Un acte, une scène

Ce sont les unités de découpage habituelles d’une pièce de théâtre. La pièce contient généralement plusieurs actes, qui eux-mêmes contiennent plusieurs scènes.

Souvent, un changement d’acte est l’occasion d’un changement de décor, et donc de lieu pour l’action. Le passage d’une scène à l’autre permet quant à lui de faire entrer de nouveaux personnages.

Une réplique

Au théâtre, pour désigner la prise de parole d’un personnage, on parle de réplique. Une réplique peut contenir plusieurs phrases.

Une tirade

Au théâtre, on appelle “tirade” une très longue réplique.

Un monologue

Un monologue est une longue réplique prononcée par un personnage seul sur scène. C’est souvent l’occasion pour le dramaturge d’analyser les sentiments du personnage.

On parle de monologue délibératif quand le personnage cherche à prendre une décision.

Un soliloque

Proche du monologue, le soliloque est une longue réplique prononcée par un personnage. Ce dernier n’est pas forcément seul sur scène, mais il se parle à lui-même.

Un aparté

C’est une réplique prononcée par le personnage que les autres n’entendent pas. L’acteur s’adresse directement aux spectateurs.

La scène d’exposition

On appelle scène d’exposition la première scène d’une pièce de théâtre. Comme l’incipit d’un roman, elle possède deux fonctions : la fonction présentative qui vise à présenter les personnages, l’intrigue et le cadre spatio-temporel, la fonction apéritive qui vise à donner envie au spectateur de voir la suite de la pièce.

Le dénouement

ll s’agit de la dernière, ou des dernières scènes d’une pièce de théâtre. Le noeud de l’intrigue va se résoudre de façon différente selon le type de pièce. Une tragédie se termine souvent par la mort des protagonistes, alors qu’une comédie introduit un élément qui leur sauve la mise.

Dans une comédie, on trouve généralement lors du dénouement un grand nombre de personnages sur scène. Le but est d’offrir au spectateur “le clou du spectacle”.

On parle de dénouement, car l’intrigue est symbolisée par un noeud qui se resserre au fur et à mesure de la progression de l’intrigue.

Le prologue

Propre au théâtre antique, le prologue permettait de présenter l’intrigue avant l’entrée en scène des personnages. Le prologue était prononcé par un ou plusieurs acteurs.

Le choeur

Comme le prologue, il était fréquent dans le théâtre antique, et s’est raréfié au fil des siècles. Il s’agit d’un groupe de personnes intervenant dans la pièce pour chanter et commenter les actions des personnages.

La double énonciation

C’est un procédé très important au théâtre. En l’absence de narrateur, le spectateur n’a accès qu’aux informations que lui transmettent les personnages. Ainsi, le dramaturge a recours à la double énonciation pour permettre au public de comprendre la pièce.

Quand un dialogue est un prétexte pour donner des informations aux spectateurs, on parle de double énonciation. Ce procédé sert beaucoup dans les scènes d’exposition pour présenter les personnages.

Exemple de double-énonciation :

MARTINE.— Voyez un peu l’habile homme, avec son benêt d’Aristote.

SGANARELLE.— Oui, habile homme, trouve-moi un faiseur de fagots, qui sache, comme moi, raisonner des choses, qui ait servi six ans, un fameux médecin, et qui ait su dans son jeune âge, son rudiment par cœur.

Le médecin malgré lui, I,1, Molière

Dans ces deux répliques de la scène d’exposition du médecin malgré lui, Sganarelle apprend aux spectateurs son occupation actuelle et son passé, tout en se disputant avec sa femme.

Les stichomythies

Ce procédé littéraire propre au théâtre est très utile pour donner du rythme à une scène. Il s’agit de réplique courtes s’enchaînant rapidement. Généralement, ce sont des personnages qui se coupent sans cesse la parole.

AGNES – Eh ! il m’a…
ARNOLPHE – Quoi ?
AGNES – Pris…
ARNOLPHE – Euh ?
AGNES – Le…
ARNOLPHE – Plaît-il ?
AGNES – Je n’ose (…)

L’école des femmes, II,5, Molière

Dans cet extrait, on voit qu’Arnolphe ne cesse d’interrompre Agnes.

Un quiproquo

Très apprécié au théâtre, le quiproquo est une situation de malentendu, souvent comique. Il peut s’agir d’un personnage qui est pris pour un autre, d’un mot qui est mal compris. Le spectateur est témoins de l’erreur des personnages, ce qui le rend complice du dramaturge.

Le valet ingénieux (ou rusé)

Personnage typique des pièces comiques, très apprécié aux XVIIe et XVIIIe siècles. Il renverse la hiérarchie sociale et s’avère plus malin que son maître. Il aide souvent les protagonistes grâce à ses ruses.

II. Les principaux types de comique :

Commentaire littéraire sur un texte de théâtre

Également importants pour réussir un commentaire littéraire sur un texte de théâtre comique, les types de comique sont au nombre de 6 :

  • Comique de gestes : l’acteur fait rire le public grâce à ses mimiques ou à ses gestes.
  • Comique de mots : le personnage emploie des mots faisant rire le public comme des injures, ou des accents étrangers.
  • Comique de caractère : le public se moque du caractère d’un personnage.
  • Comique de moeurs : le public rit des caractéristiques d’un groupe social.
  • Comique de situation : le ridicule d’une situation fait rire le public.
  • Comique de répétition : le public finit par rire d’une situation, d’une phrase ou d’un mot qui se répète. Un effet d’attente est créé.

III. Les principaux genres du théâtre :

Commentaire littéraire sur un texte de théâtre

Savoir identifier le genre d’un texte théâtral peut vous aider à trouver des idées pour votre problématique et votre plan de commentaire.

La tragédie

Il s’agit de l’un des deux principaux genres du XVIIe siècle. Des personnages nobles se débattent contre un destin tragique, c’est à dire contre lequel ils ne peuvent rien. La tragédie au sens large existe depuis l’Antiquité et continue d’exister aujourd’hui.

La comédie

L’intrigue met en scène des personnages moins nobles que ceux de la tragédie. Le but de ce genre est de faire rire le spectateur, souvent en critiquant la société.

Étant donné qu’au XVIIe siècle, le genre le mieux considéré était la tragédie, Molière a cherché à élever la comédie en appliquant les règles strictes du théâtre classique à ce genre : on parle alors de grande comédie.

Comme pour la tragédie, la comédie au sens large a existé à toutes les époques, elle se décline en de nombreux sous-genres.

Le vaudeville

Il s’agit d’un genre comique du XIXe siècle aux rebondissements nombreux mettant en scène des personnages stéréotypés évoluant dans des situations inextricables.

Le rire du spectateur est l’unique but de la pièce, il n’y a pas de visée didactique ou analytique. Le dramaturge réputé maître de ce genre est Georges Feydeau.

Le drame romantique

Il s’agit d’une pièce complexe où l’intrigue mêle les registres. Les sentiments des personnages sont exacerbés et aucune des unités n’est respectée.

C’est pour le théâtre un renouveau, que Victor Hugo théorise dans la préface de sa pièce Cromwell en 1827. Trois ans après, éclate la célèbre bataille d’Hernani où partisans du classicisme et du romantisme s’opposent avec pour sujet principal de débat, la pièce controversée d’Hugo.

Le théâtre de l’absurde

Il s’agit d’un mouvement du XXe siècle qui refuse de suivre la voie du théâtre classique. Aussi, les personnages ne parviennent-ils plus à communiquer et l’intrigue se fait-elle lacunaire, voire inexistante.

Le but est de représenter l’absurdité de la vie humaine. Le dramaturge français le plus célèbre de courant est Eugène Ionesco.

IV. Les règles du théâtre classique

Au XVIIe siècle, le Classicisme impose aux dramaturge des règles de bon goût et de bonne composition des oeuvres. Il est important de les connaître pour vite repérer leur présence ou leur absence dans le texte à commenter.

Ces règles peuvent expliquer bien des bizarreries de certains textes classiques. Il faut donc les identifier pour ne pas risquer de faire de fausses interprétations.

La règle des 3 unités :

  • Unité de temps : l’intrigue doit tenir en 24h
  • Unité de lieu : l’intrigue doit se dérouler en un seul lieu.
  • Unité d’action : l’intrigue doit être centrée sur un seul événement.

La règle de bienséance :

Dans le but de ne pas choquer le public, il faut écrire dans une langue noble et ne pas montrer de combat ou de mort sur scène. Ces actions doivent arriver hors scène et être racontée ensuite par un personnage.

La règle de vraisemblance :

L’intrigue doit être crédible et réaliste.

Derniers conseils pour réussir un commentaire littéraire sur un texte de théâtre :

Cet article n’a pas pour prétention d’être exhaustif, ni de proposer un résumé satisfaisant de l’univers théâtral, bien trop riche pour être condensé en 2000 mots. En revanche, je pense pouvoir affirmer qu’il réunit les connaissances incontournables pour faire un bon commentaire littéraire sur un texte théâtral.

Tous les mots définis dans cet article ont pour vocation d’être utilisés pour appuyer une analyse bien menée.

Si vous les maîtrisez, ils vous permettront de mieux comprendre le texte auquel vous pourriez faire face au bac, et surtout d’adopter un vocabulaire technique et rigoureux pour démontrer des connaissances précises et adaptées.

Je finirai en rappelant que trop d’élèves pensent encore que le commentaire littéraire est une épreuve qui ne se révise pas ; ou alors seulement la méthode.

C’est une grosse erreur.

Un commentaire réussi mobilise des compétences de stylistique, d’expression et d’organisation, ainsi que des connaissances précises d’histoire littéraire. Il y a donc beaucoup à réviser !

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