Pour bien réussir son explication linéaire à l’oral de français, il importe de veiller à ne pas faire certaines erreurs qui coûtent cher.

Cette semaine, les élèves de 1ère du lycée où je travaille passaient leur premier oral blanc. Après une journée complète passée à les écouter, je peux vous assurer que ce sont toujours les mêmes erreurs qui reviennent, et qu’elles sont assez faciles à éviter !

J’ai donc décidé de réunir dans cet article toutes les erreurs fréquentes qui font baisser la note : elles peuvent porter sur l’attitude, l’analyse, la présentation du texte ou la méthode, mais ont pour point commun d’être plutôt faciles à corriger une fois que l’on en prend conscience.

1. Sous-estimer l’importance de la première impression :

Votre examinateur est un être humain, pas un robot. Même si le barème de l’explication linéaire ne tient pas compte de la présentation ou de l’attitude de l’élève, il y a de bonne chance pour que ces dernières influent sérieusement sur la note.

En se mettant à la place du professeur une seconde, on comprend aisément qu’il aura davantage envie d’aider un élève poli, souriant et visiblement préoccupé par l’épreuve.

Pour cela, rien de plus simple : commencez par dire bonjour, souriez, attendez qu’on vous dise de vous installer pour vous asseoir … Ce sont des petits gestes simples qui donneront une bonne image de vous à l’examinateur.

Au contraire, si l’examinateur vous trouve désagréable, il risque d’être plus sévère sur votre prestation. Alors ne soupirez pas quand il vous donne le texte à préparer, ne prenez pas une posture fermée (bras croisés, tête baissée) quand il s’adresse à vous, et ne vous avachissez-pas sur votre chaise.

Faire bonne impression n’est vraiment pas sorcier, mais peut changer la donne lors de l’épreuve. Aussi, optez pour des vêtements simples, mais qui montrent que vous avez fait un effort.

Sans aller jusqu’à vous présenter en costume ou en tailleur, un jean sans trou et un haut uni feront très bien l’affaire. Les survêtements et joggings ont une connotation désinvolte que certains examinateurs n’apprécient pas.

2. Penser bien réussir son explication linéaire en y allant “au talent”

À moins d’être vraiment excellent en français, il FAUT réviser. Le jour de l’épreuve, les 30 minutes de préparation filent à toute vitesse. Souvent, elles suffisent à peine pour rassembler vos connaissances, rédiger votre introduction et noter votre plan.

Quand un élève n’a pas révisé ses explications, il y a deux types de résultats : soit il réussit à faire quelques vagues remarques, mais sans organisation ni structure, et arrive laborieusement au bout des 10 minutes d’oral, soit il ne trouve rien à dire, patauge 2 minutes en présentant vaguement le texte, et dépose les armes.

Dans les 2 cas, le résultat est peu satisfaisant. L’explication linéaire est une épreuve qui demande d’intégrer un grand nombre de connaissances. Donc il faut s’y prendre en avance, ficher chaque texte, apprendre les introductions par coeur, et revoir les analyses.

Les 30 minutes de préparation ne doivent pas vous servir à analyser le texte : c’est bien trop court.

Pour apprendre à travailler les textes de l’oral du bac : cliquez ici.

3. Trop lire, trop réciter

C’est l’excès inverse. Quand on a trop bien appris, il arrive que l’on se retrouve à bien sagement réciter la fiche distribuée par le professeur. Faites un effort de reformulation. Votre présentation sera plus dynamique, plus naturelle, et retiendra plus facilement l’attention de l’examinateur.

4. Négliger l’importance du regard

Le contact visuel est très important à l’oral. Il faut savoir doser cependant. Certains élèves, souvent à cause du stress ne regardent pas une seule fois l’examinateur, ce qui leur est préjudiciable.

Si le contact visuel est trop intimidant, regardez “à travers” la personne en face de vous. Elle ne verra pas la différence.

Attention en revanche à ne pas maintenir le contact visuel trop longtemps. Vous devriez vous servir de votre regard pour appuyer votre propos, pas pour “défier” la personne en face de vous ou prendre un air inquisiteur.

5. Ne pas avoir de “stratégie brouillon”

Certes, le brouillon sert à jeter ses idées, mais il sert aussi de support à votre présentation orale. Si vous avez jeté vos idées en désordre, vous risquez d’avoir du mal à vous y retrouver devant l’examinateur, et de perdre de précieuses secondes à chercher.

Entraînez-vous chez vous. Adoptez un code couleur systématique, une couleur pour l’intro, une couleur pour la 1ère partie, une couleur pour la 2nde partie, et ainsi du suite. Prenez l’habitude de faire tous vos brouillons de la même manière.

Avec une stratégie préparée à l’avance, vous serez plus efficace pendant le temps de préparation car vous saurez tout de suite par quoi commencer, et pendant le temps de passage vous arriverez à suivre et retrouver vos idées à tout moment.

6. Dire “j’ai fini” ou “c’est terminé”

C’est une phrase maladroite et inutile. Si votre conclusion est claire et que vous avez bien baissé l’intonation de votre voix lors de la dernière phrase, l’examinateur saura que vous avez dit tout ce que vous aviez à dire.

De plus, n’ayez pas peur du silence. Après avoir fini votre dernière phrase, laissez un temps, l’examinateur reprendra la parole de lui-même.

7. Négliger la lecture du texte

On pourrait presque noter un élève uniquement à partir de sa lecture. En règle générale, un texte bien compris et travaillé donne lieu à une belle lecture.

Quand le texte n’est pas maîtrisé par l’élève, on peut également le deviner à la lecture. Alors pour partir sur le bon pied, vous devez offrir à l’examinateur une lecture expressive.

Pour cela, il est primordial de vous être entraîné chez vous. Essayez de repérer dans un premier temps les mots qui pourraient vous poser problème et répétez les phrases que vous avez du mal à prononcer.

Ensuite, assurez-vous que votre lecture donne vie au texte. Adoptez-vous les bonnes intonations ? Vos pauses ont-elles un sens ? Votre ton est-il adapté ?

Enfin, souvenez-vous que la lecture vaut 10% de la note. C’est énorme. Alors, consacrez-lui un vrai temps d’entraînement, et anticipez son intégration dans votre présentation. Vous pouvez lire le texte avant l’introduction, ou pendant. Libre à vous, mais surtout n’oubliez pas cette étape.

8. Ne pas faire d’ouverture en conclusion

Cette étape de la conclusion a beau être facultative, elle permet de laisser l’examinateur avec une bonne impression. Alors, étant donné que vous pouvez préparer les textes à l’avance, pourquoi ne pas apprendre par coeur une petite ouverture pour chacun ?

Bien souvent, vous connaissez un autre texte sur la même thématique que vous pouvez mentionner pour ouvrir votre analyse : ne vous en privez pas !

9. Ne pas assez lier ses analyses à la problématique

Cette erreur est un peu plus technique, mais elle cause du tord à beaucoup d’élèves. En fait, elle nuit à l’organisation et à la cohérence de l’ensemble de l’explication linéaire.

Vous devez garder en mémoire que la structure globale de tout travail d’analyse est la suivante : on pose une question (la problématique), puis on y répond de manière structurée à l’aide d’arguments et d’exemples.

Ainsi, chaque remarque sur le texte, devrait apporter un élément de réponse à la problématique. Si vous explicitez régulièrement ce lien entre vos analyses et la problématique, l’examinateur aura plus de facilité à suivre votre raisonnement.

Si au contraire, vous ne mentionnez la problématique qu’en introduction, et que vous faites une liste de remarques sur le texte, votre travail manquera de cohérence.

L’organisation est la clé pour bien réussir son explication linéaire : faites donc sentir au maximum à l’examinateur que vous savez où vous allez et que vous suivez un plan construit.

10. Oublier ses affaires

Je le mentionne parce que c’est un problème beaucoup plus fréquent qu’on ne le croit. Et il n’y a rien de plus désagréable et déstabilisant que de devoir demander à l’examinateur de vous prêter un stylo. Pire encore, l’oubli de votre pièce d’identité peut vous empêcher de passer l’épreuve.

Pour éviter ce genre de problème, une seule solution : préparez vos affaires la veille, et posez votre sac à un endroit où vous ne pourrez pas l’oublier. La précipitation génère toujours des oublis, alors pour le Bac, on anticipe !

Conclusion : derniers conseils pour bien réussir son explication linéaire à l’oral du Bac

L’épreuve orale du bac de français génère souvent beaucoup de stress pour les élèves. La somme des connaissances à réunir est importante, et les écueils, nombreux. Pour surmonter ce stress, le mieux est de décomposer le travail : pas tout d’un coup une semaine avant.

Arrivez en avance : mieux vaut attendre que de courir par crainte d’être en retard ! On n’est pas très efficace, quand on est essoufflé.

Revoyez vos figures de style : cette année encore, de bons candidats perdent des points car ils ne savent pas quel nom donner à un procédé qu’ils ont repéré dans le texte. Si vous cherchez une liste des principales figures de style à réviser pour le bac : cliquez ici.

Entraînez-vous à la prise de parole : ne parlez pas trop fort, mais ne marmonnez pas non-plus. Veillez à bien articuler tout en restant le plus naturel possible.

C’est fini pour cette liste des 10 erreurs à éviter afin de bien réussir son explication linéaire à l’oral de français.

Rappelez-vous : la clé est d’arriver préparé.

Pour cela, je mets à votre disposition sur ce site de nombreux articles pour travailler pas à pas les épreuves du bac de français : n’hésitez pas à y jeter un oeil !

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