Que ce soit pour l’explication linéaire à l’oral du bac ou pour le commentaire littéraire à l’écrit, vous aurez besoin de connaître les principaux procédés littéraires ou figures de style.

Mais d’abord, c’est quoi un procédé littéraire ?

Les procédés littéraires sont tous les moyens stylistique (donc qui se rapportent à la forme) par lesquels un auteur permet à son texte d’avoir différents effets sur le lecteur. Ils comprennent les figures de style et certains éléments grammaticaux et syntaxiques.

Les procédés littéraires (25 figures de style incontournables)

Comment reconnaître un procédé littéraire ?

En règle générale, on reconnaît la présence d’un procédé littéraire dans un texte quand une phrase nous interpelle par sa construction.

Il ne faut pas oublier que le texte d’un auteur est longuement travaillé et réécrit ; donc si une phrase vous semble étrange, ou que vous ne l’auriez pas écrite de la même façon, il s’agit certainement d’un effet recherché par l’auteur, et il y a sûrement un procédé littéraire.

Les 25 figures de style les plus courantes et utiles pour le bac de français :

1. La comparaison

C’est le rapprochement de deux éléments (le comparé et le comparant) à l’aide d’un outil de comparaison (comme, pareil que …) et d’un point de comparaison.

EX : Rafael est grand comme une montagne.

Les procédés littéraires : la comparaison
Fonctionnement de la comparaison

Ici, “Rafael” est le comparé car c’est la personne que l’on veut décrire. La “montagne” est le comparant car c’est à elle que l’on veut comparer “Rafael”.

Le point de comparaison est “grand” car “Rafael” et la “montagne” ne se ressemblent que sur le point de la grandeur ; Rafael n’est pas rocailleux comme une montagne par exemple.

Enfin, l’outil de comparaison “comme” permet de rapprocher le comparé et le comparant.

2. La métaphore

La métaphore est proche de la comparaison : elle rapproche deux éléments, mais sans utiliser d’outil de comparaison.

Ex : Mon âme est un tombeau

Baudelaire

Elle ne mentionne pas toujours le comparé, dans ce cas c’est une métaphore in absentia.

Ex : La montagne n’est toujours pas sortie du lit !

Ici, on comprend que l’on parle toujours de Rafael, et que l’on ne répète pas son nom.

Quand une métaphore est poursuivie et développée sur plusieurs phrases, on parle de métaphore filée.

3. La métonymie

Elle consiste à désigner une personne ou un objet en ne mentionnant qu’une partie de celui-ci. On dit aussi qu’on évoque un “tout” en ne parlant que d’une “partie” de ce “tout”.

Ex : Dire j’ai acheté un gros moteur pour dire que l’on a acheté une voiture puissante.

Le moteur n’est qu’une partie de la voiture, mais on comprend que la personne prononçant cette phrase veut mettre en avant la puissance du véhicule.

On peut aussi désigner le “contenu” par son “contenant”.

Ex : J’ai bu 3 verres.

En réalité, cette phrase signifie, j’ai bu le contenu de 3 verres. Donc il s’agit d’une métonymie.

4. La personnification

La personnification consiste à attribuer des caractéristiques humaines à un objet inanimé.

Ex : La rue assourdissante autour de moi hurlait.

Baudelaire

Ici, le poète veut signifier que la rue est très bruyante, il lui attribue donc la caractéristique humaine du hurlement : il s’agit d’une personnification de la rue.

5. L’allégorie

Proche de la personnification, elle consiste à exprimer une pensée, une idée ou un concept de manière imagée pour lui donner vie et le rendre plus clair et frappant.

La liberté guidant le peuple, Delacroix

Ici, Marianne, au centre, est l’allégorie de la république Française. La statut de la liberté à New York est également une allégorie.

6. L’hyperbole

L’hyperbole est un procédé littéraire qui consiste à exagérer la réalité.

Ex : J’ai 3 tonnes de boulot.

En réalité la personne n’a pas 3000kg de travail à accomplir, il s’agit donc d’une hyperbole.

7. L’euphémisme

L’euphémisme est une atténuation de la réalité qui vise à protéger ou à ne pas vexer la personne à qui l’on parle.

Ex : Dire “il est parti” à la place de “il est mort”

C’est une façon d’adoucir la réalité et de la rendre plus facile à entendre.

8. La litote

Comme l’euphémisme, la litote atténue la réalité. C’est l’objectif du locuteur qui permet de les différencier. La litote vise à faire semblant d’atténuer la réalité pour en fait la renforcer, la faire ressortir.

Elle peut être parfois positive, parfois ironique et moqueuse.

Ex : 0/20 Ducobu, pas terrible !

En réalité la note est catastrophique, la litote permet de se moquer du résultat de Ducobu.

Ex : Tu as eu ton bac avec 19,5 de moyenne ? Pas mal !

En réalité c’est un excellent résultat, la litote est ici positive et fait ressortir l’exploit.

9. L’énumération

Elle consiste à lister plusieurs éléments.

Ex : J’aime les pâtes, Paris, les comédies romantiques et les romans de balzac.

10. L’accumulation

Quand une énumération est très longue, on parle d’accumulation. Les éléments énumérés doivent être de même nature ou fonction grammaticale.

Dans l’accumulation ci-dessous, il s’agit de verbes conjugués à l’imparfait.

Ex : (…) aux uns écrabouillait la cervelle, aux autres rompait bras et jambes, aux autres délochait les spondyles du cou, aux autres démoulait les reins, avalait le nez, pochait les yeux, fendait les mandibules, enfonçait les dents en la gueule, décroulait les omoplates, sphacelait les grèves, dégondait les ischies, débesillait les faucilles…

Rabelais

11. La gradation

Il s’agit d’une énumération ou d’une accumulation à laquelle s’ajoute un effet de crescendo ou de decrescendo. En d’autres termes, les éléments sont listés du plus faible au plus fort, ou l’inverse.

Ex : C’en est fait ; je n’en puis plus ; je me meurs ; je suis mort ; je suis enterré.

Molière

12. L’anaphore

L’anaphore est la répétition d’un mot ou d’un groupe de mots en début de proposition, de phrase ou de vers.

Ex : J’ai vu lever le jour, j’ai vu lever le soir
J’ai vu grêler, tonner, éclairer et pleuvoir
J’ai vu peuples et rois, et depuis vingt années
J’ai vu presque la France au bout de ses journées.

Ronsard

13. L’épiphore

C’est le contraire d’une anaphore : un mot ou groupe de mots est répété en fin de proposition, phrase ou vers.

Ex : Mais il n’enseignait rien celui-là, ne savait rien, ne souhaitait rien.

Flaubert

14. L’antithèse

Elle consiste à rapprocher dans un texte deux éléments éloignés ou opposés pour produire un effet de contraste.

Ex : Un verre de terre amoureux d’une étoile

Hugo

Ex : Je vis je meurs, je me brûle et me noie

Labé

15. L’oxymore

L’oxymore consiste à coller deux mots de sens contraire dans un texte.

Ex : Tu es un singe savant.

Ex : J’ai vu un mort-vivant.

16. Le paradoxe

Le paradoxe oppose une idée unique au sens commun. C’est un idée qui ne va pas de soi et qui va pousser celui qui la lit à s’interroger, à remettre en question l’idée communément admise.

Ex : La mort peut être le début de quelque chose.

La mort est souvent associée à la fin. Pourtant, ici on réfléchit à l’idée du commencement de quelque chose de nouveau après la mort ; une vie après la mort, ou la possibilité pour les personne de l’entourage d’une personne décédée de reprendre leur vie en main et de ne pas reproduire ses erreurs, par exemple.

17. Le parallélisme

Le parallélisme consiste à reproduire deux fois dans un texte une construction syntaxique.

Ex : Lucien avait beaucoup lu, beaucoup comparé ; David avait beaucoup pensé, beaucoup médité

Balzac

Dans les deux propositions, on trouve la même disposition grammaticale, à savoir : Nom propre – auxiliaire avoir à l’imparfait – adverbe d’intensité “beaucoup” – participe passé – adverbe d’intensité “beaucoup” – participe passé.

18. Le chiasme

Le chiasme peut être comparé à un parallélisme inversé. On le définit ainsi : “disposition en croix d’un énoncé”. Cela signifie que comme pour le parallélisme, le chiasme reprend à 2 reprises la même construction, mais en inversant l’ordre des mots.

Ex : Un roi chantait en bas, en haut mourait un Dieu.

Ici, l’ordre est inversé : Déterminant + nom – Verbe à l’imparfait – Préposition + adverbe / Préposition + adverbe – Verbe à l’imparfait – Déterminant + nom

La structure suivie est “ABBA”.

19. L’antiphrase

L’antiphrase est un procédé de l’ironie qui consiste à dire le contraire de ce que l’on pense. Il faut rester assez clair et disposer des indices dans son discours pour que l’interlocuteur ou le lecteur comprenne que l’on pense le contraire de ce que l’on dit.

Ex : Tu as raison de travailler si peu, tu devrais même travailler encore moins, ça te ferait progresser !

20. L’allitération

L’allitération est un procédé littéraire sonore qui consiste à faire entendre de manière insistante le son d’une consonne.

Ex : Pour qui sont ces serpents qui sifflent sur vos têtes ?

Racine

Dans cette allitération bien connue, la répétition du son “s” imite le bruit du serpent.

21. L’assonance

L’assonance est procédé littéraire sonore qui consiste à faire entendre de manière insistante le son d’une voyelle.

Ex : Tout m’afflige et me nuit et conspire à me nuire.

Racine

Astuce : pour se souvenir de la différence entre l’assonance et l’allitération, il faut regarder la dernière lettre de ces mots. Assonance finit par une voyelle, c’est donc la répétition d’un son voyelle. Allitération finit par une consonne, c’est donc la répétition d’un son consonne.

22. La prosopopée

Proche de la personnification, la prosopopée consiste à mettre en scène un être inanimé, mort, ou absent, et à lui parler comme s’il pouvait répondre.

Ex : Icebergs, Icebergs, cathédrales sans religion (…)
Combien hauts, combien purs sont tes bords enfantés par le froid.

Henri Michaux

On note qu’au niveau grammatical, la prosopopée se manifeste souvent par la présence d’un pronom personnel de deuxième personne désignant un être inanimé ou absent.

23. L’hypallage

Ce procédé littéraire consiste à lier syntaxiquement deux mots qui ne vont normalement pas ensemble sémantiquement parlant. On a souvent 2 noms, et l’adjectif est relié volontairement au mauvais nom.

Ex : Souvent, pour s’amuser les hommes d’équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers

Baudelaire

Ici, on constate que l’adjectif vaste est épithète du nom “oiseaux”, alors qu’il qualifie habituellement la

mer.

24. L’antonomase

C’est une figure de style que l’on utilise souvent sans le savoir. Il s’agit d’utiliser un nom propre comme un nom commun pour désigner quelqu’un ou quelque chose qui partage des caractéristiques avec ce nom propre.

Ex : C’est un vrai Dom Juan !

Dans cet exemple, le locuteur évoque un séducteur et l’appelle un Dom Juan en référence au célèbre personnage de Molière.

25. La syllepse

C’est un procédé littéraire de construction qui consiste à répéter un mot ou un groupe de mot en début et fin de phrase.

Ex : Les chefs combattent pour la victoire, les compagnons pour leurs chefs.

Tacite

Certaines syllepses sont très proches du chiasme. Mais si le mot en début et en fin de phrase est identique, on parle bien de syllepse.

Ex : Le roi est mort, vive le roi !

Cette syllepse contient une antithèse avec les mots “mort” et “vive” ainsi qu’un chiasme structurel.

Et les autres procédés littéraires ?

On trouvera souvent des champs lexicaux dans les textes littéraires. Il s’agit de l’utilisation de plusieurs mots autour d’un même thème.

On trouvera également des jeux autour des pronoms personnels qu’il peut être intéressant d’analyser.

Parfois, il peut vous arriver de remarquer la présence d’un procédé littéraire, mais de ne pas savoir le nommer. Si vous pensez pouvoir l’analyser de manière intéressante, décrivez-le du point de vue de son fonctionnement et de son originalité. Le correcteur verra que vous avez compris le procédé, et qu’il vous manque simplement la dénotation adéquate.

Conclusion :

Quand vous travaillez sur un commentaire littéraire, il est important de savoir repérer et analyser les procédés littéraires. Les textes donnés pour le bac de français sont souvent truffés de figures de style et autres outils stylistiques. Il faut donc les relever et les interpréter. Rappelez-vous de toujours lier le fond à la forme.

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