La réforme du Bac a introduit l’essai comme nouvelle épreuve pour les séries technologiques.

Dans l’idée, il ressemble un peu à l’ancienne dissertation, mais en moins développé, puisque les élèves n’ont que 2 heures pour le faire. Pour mieux lire et comprendre cet exemple d’essai, pensez à vous reporter d’abord à la méthode complète de l’essai.

Si vous souhaitez voir un exemple d’essai entièrement rédigé pour le bac de français technologique, la correction ci après devrait pouvoir vous aider. Il s’agit d’un sujet basique, qui interroge le fonctionnement des oeuvres combattant pour l’égalité.

Exemple de Sujet d’Essai pour le Bac Technologique :

Le sujet suivant a été donné à ma classe de 1ères ST2S pour un exercice d’entraînement. Il permet de mobiliser l’ensemble des connaissances de la séquence sur la littérature d’idées car il n’est pas restrictif.

Comment les œuvres qui combattent pour l’égalité changent-elles le regard des lecteurs ?

Correction complète de l’essai :

Avant de commencer à lire la correction, voici quelques informations importantes :

  • Comme pour le commentaire littéraire, les titres ne doivent pas être apparents. Je les ai laissés pour gagner en lisibilité ici.
  • Il ne faut pas sauter de ligne au sein d’un paragraphe. Je l’ai fait ici, encore une fois, pour une meilleure lisibilité.
  • Cet essai ne doit pas être lu comme une correction parfaite, mais comme un exemple de ce qui peut être fait sur un sujet classique. Il faut adapter votre essai à vos lectures et connaissances personnelles.

Introduction :

« Quand cesserez-vous d’être aveugles ? » s’offusquait Olympe de Gouges dans le postambule de sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Pour elle, ouvrir les yeux était la condition sine qua none de la réussite de son entreprise. Pour obtenir l’égalité, il faut commencer par ouvrir les yeux et prendre conscience de l’inégalité.

Il est certain qu’au fil des siècles, de nombreux artistes ont rejoint Olympe de Gouges sur ce point : il faut changer le regard des gens sur les inégalités afin de les combattre. Cependant, au regard de leurs œuvres, on constate que tous divergent sur la méthode à employer pour ouvrir les yeux du lecteur ou du spectateur. Ainsi, on peut se demander comment les œuvres qui combattent pour l’égalité changent le regard de leur public.

Nous verrons d’abord que certains artistes, choisissent une méthode directe, en faisant primer le discours sur la forme, puis nous nous intéresserons à ceux qui estiment qu’il est plus facile d’utiliser le registre de la persuasion pour faire changer le regard du public.

Partie I : Faire changer le regard avec des arguments

            Une œuvre d’art est rarement une création spontanée. En cela, elle permet de préparer et polir des arguments à même de faire changer le regard du lecteur. 

Dans cette optique, il est souvent nécessaire d’adopter un ton didactique et d’expliquer les origines d’une inégalité pour que les gens acceptent de changer de regard. Dans son célèbre essai Le Deuxième Sexe, Simone de Beauvoir explique que la femme est rabaissée par la société dès son plus jeune âge, et donc que l’inégalité homme-femme est une construction sociale. Une telle prise de conscience peut amener le lecteur à questionner ses certitudes et à revoir ses positions sur le sujet.

            L’argument peut se vouloir plus incisif. En cela, il permet de venir attaquer le destinataire du texte directement dans ses convictions. Dans sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, Olympe de Gouges s’adresse par exemple directement aux hommes : « Homme, es-tu capable d’être juste ». On comprend donc qu’elle souhaite stigmatiser la racine du problème. Elle construit son argumentation sur de nombreux arguments forts, comme celui que l’inégalité homme-femme est contre nature, car à l’état naturel, les mâles et les femelles sont égaux chez toutes les espèces.

Ainsi, un texte littéraire ou argumentatif peut changer le regard de son lecteur, et combattre pour l’égalité, ou bien en adoptant un registre didactique afin d’éclairer le lecteur, ou bien en optant pour un registre polémique pour le forcer à remettre le bienfondé de ses convictions en question. Cependant, peu nombreuses sont les personnes capables de se questionner uniquement sur la base de faits, aussi les œuvres qui combattent pour l’égalité mobilisent-elles souvent les émotions afin de changer le regard du lecteur.

Partie II : Faire changer le regard avec des sentiments

            Même avec des arguments solides, en étant sûr d’avoir raison, il est parfois impossible de convaincre quelqu’un. Dans ce cas, il est inutile d’avancer plus d’arguments, il faut trouver une autre approche. 

C’est ce que font notamment les auteurs de romans en créant des personnages auxquels le lecteur peut s’identifier. Dans son roman Les Impatientes, Djaïli Amadou Amal conte la vie de 3 jeunes femmes au Sahel, victimes de mariage forcé ou contraintes à la polygamie. Mais ce roman n’est pas un essai, c’est justement par la souffrance des personnages, avec un registre pathétique que l’autrice essaye de secouer le lecteur. On retrouve le même registre dans la série Dans leur regard (2019) réalisée par Ava DuVernay qui raconte l’histoire vraie de cinq adolescents (4 noirs et un hispanique) accusés à tort du meurtre et du viol d’une joggeuse à New York en 1989. Cette série concrétise l’idée des tensions raciales aux États Unis, en donnant un exemple, précis, tragique, vivant et humain, de l’inégalité de traitement entre les blancs et les noirs et hispaniques aux États Unis. Elle fait donc appel au sentiment d’injustice du spectateur pour le pousser à questionner ses propres convictions.

            Certains artistes tentent de mêler conviction et persuasion. C’est souvent une méthode efficace, permettant d’impliquer le public grâce à ses émotions, de le forcer à s’intéresser à la question, avant de lui présenter des arguments. On retrouve par exemple cette stratégie dans l’essai Nous sommes tous des féministes de Chimamanda Ngozi Adichie. Plutôt que d’asséner immédiatement ses arguments en faveur de l’égalité des sexes, elle commence par raconter une anecdote personnelle. À l’école primaire, elle avait travaillé dur pour devenir chef de classe, mais le poste était réservé aux garçons, donc il a été donné à un garçon moins bon qu’elle. La petite histoire, en apparence innocente, permet immédiatement au lecteur de ressentir toute l’injustice dont a été victime l’autrice, et de comprendre son combat. Virginia Woolf, dans son essai Une Chambre à Soi, s’empare, elle-aussi, de cette méthode. Car en racontant une histoire, on déjoue les systèmes de défense du lecteur, et on l’emmène exactement où l’on veut qu’il soit. Ainsi, en inventant l’histoire de la sœur de Shakespeare, avec le même talent que lui, mais pas les mêmes chances dans la vie car elle était une femme, Woolf oblige le lecteur à adhérer à sa conclusion : les femmes ont été empêché de devenir des génies par la société.

Ainsi donc, il est bien souvent nécessaire aux œuvres qui militent pour l’égalité de mobiliser les sentiments et émotions du public pour l’impliquer dans leur combat.

Conclusion :

            Nous avons pu voir que les œuvres peuvent donner des arguments en faveurs des différents combats pour l’égalité, ou les égalités, en justifiant la position des « victimes » ou en critiquant celle des « oppresseurs ». Cependant, sans implication émotionnelle, ce genre d’argumentaire froid reste bien souvent inefficace. C’est pourquoi de nombreux artistes choisissent d’utiliser les sentiments du public pour le pousser à changer de regard sur les inégalités.

On peut donc affirmer que les œuvres qui combattent pour l’égalité s’appuient sur deux registres principaux pour changer le regard du lecteur : la conviction et la persuasion. Bien souvent, c’est l’équilibre entre ces deux formes d’argumentation qui permettra d’obtenir les meilleurs résultats.

Pour finir, il pourrait être intéressant de s’intéresser aux ressources de l’art visuel, que nous n’avons pas abordé ici, pour changer le regard du public sur les questions égalitaires. “Une image vaut mille mots”, dit-on, alors on peut se demander dans quelle mesure le recours à l’image peut se substituer aux autres formes d’art, notamment littéraires, pour combattre pour l’égalité.

Exemple d’essai rédigé : la correction en PDF

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