Vous préparez l’oral du bac de français ? Vous avez travaillé sur Mémoires de deux jeunes mariées de Balzac et vous voulez compléter vos cours ? Alors cette analyse linéaire de la célèbre Lettre LXXXI (81) des Liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos est pour vous !

L’analyse présentée ici propose un cadre que vous pouvez suivre et reproduire lors de l’épreuve anticipée de français. Vous pouvez bien entendu modifier la problématique, ou certaines analyses à votre convenance.

Avant de commencer à lire cette analyse, n’hésitez pas à vous reporter à mon article “comment analyser un texte en français”, à ma “méthode de l’explication linéaire” ainsi qu’à mon article sur l’analyse de textes narratifs pour mieux comprendre ma démarche.

Les deux analyses linéaires du roman épistolaire Mémoires de deux jeunes mariées sont ici :

Introduction de l’analyse linéaire de la Lettre LXXXI des Liaisons dangereuses

Présentation du contexte

Au début du XVIIe siècle, on voit se développer le courant du libertinage érudit, qui consiste à critiquer le pouvoir de la religion. Les libertins de cette époque sont des savants, des intellectuels et des philosophes, ils n’ont pas grand-chose à voir avec l’image moderne des libertins.                                                             

Un siècle plus tard, au XVIIIe, on voit naître le roman libertin avec Sade comme principal représentant. Ce type d’ouvrage met en scène des personnages libérés de la morale et assoiffé de plaisirs, souvent physiques.

Présentation de l’auteur

Lettre LXXXI des Liaisons Dangereuses : Analyse Linéaire (Bac 2023)

Choderlos de Laclos est né en 1741 et mort en 1803. Il est issu d’une famille noble et mène une carrière principale de militaire. Sur son temps libre il lit et écrit. Son roman le plus célèbre est un roman libertin : Les liaisons dangereuses

Présentation du texte

Publié en 1782, Les liaisons dangereuses est un roman épistolaire mettant en scène deux personnages libertins se défiant dans des jeux de séduction. Le roman rencontre un grand succès même s’il choque à sa sortie. Il pose notamment la question de la place des femmes dans la société.

Présentation du passage

Dans la lettre LXXXI, la Marquise de Merteuil, l’un des deux protagonistes, fait le récit de son enfance et de son apprentissage au Vicomte de Valmont. C’est pour elle l’occasion de rappeler au Vicomte qu’elle est une femme supérieure, aux autres femmes, mais aussi à lui-même.

Problématique

Ce passage pose la question de la place des femmes dans la société. Aussi, nous nous demanderons en quoi l’autoportrait de la Marquise de Merteuil révèle l’hypocrisie de la société de son époque.

Plan

Pour répondre à cette question, nous suivrons les mouvements du texte. D’abord, nous verrons la supériorité de la Marquise de “Mais moi” à “ouvrage”. Puis, nous aborderons l’apprentissage de la Marquise de “entrée dans le monde” à “si étonné”. Ensuite, nous évoquerons la manipulation dont sait faire preuve la marquise de “j’étais bien jeune encore” à “je voulais acquérir”. Enfin, nous passerons aux plaisirs cachés à la Marquise de “vous jugez bien” à “le goûter”.

Texte de la lettre LXXXI des Liaisons dangereuses pour l’analyse linéaire

LETTRE LXXXI

LA MARQUISE DE MERTEUIL AU VICOMTE DE VALMONT

(…) 

Mais moi, qu’ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ? Quand m’avez-vous vue m’écarter des règles que je me suis prescrites et manquer à mes principes ? je dis mes principes, et je le dis à dessein : car ils ne sont pas, comme ceux des autres femmes, donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude ; ils sont le fruit de mes profondes réflexions ; je les ai créés, et je puis dire que je suis mon ouvrage.

Entrée dans le monde dans le temps où, fille encore, j’étais vouée par état au silence et à l’inaction, j’ai su en profiter pour observer et réfléchir. Tandis qu’on me croyait étourdie ou distraite, écoutant peu à la vérité les discours qu’on s’empressait de me tenir, je recueillais avec soin ceux qu’on cherchait à me cacher.

Cette utile curiosité, en servant à m’instruire, m’apprit encore à dissimuler : forcée souvent de cacher les objets de mon attention aux yeux qui m’entouraient, j’essayai de guider les miens à mon gré ; j’obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que depuis vous avez loué si souvent. Encouragée par ce premier succès, je tâchai de régler de même les divers mouvements de ma figure. Ressentais-je quelque chagrin, je m’étudiais à prendre l’air de la sécurité, même celui de la joie ; j’ai porté le zèle jusqu’à me causer des douleurs volontaires, pour chercher pendant ce temps l’expression du plaisir. Je me suis travaillée avec le même soin et plus de peine pour réprimer les symptômes d’une joie inattendue. C’est ainsi que j’ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné.

J’étais bien jeune encore, et presque sans intérêt : mais je n’avais à moi que ma pensée, et je m’indignais qu’on pût me la ravir ou me la surprendre contre ma volonté. Munie de ces premières armes, j’en essayai l’usage : non contente de ne plus me laisser pénétrer, je m’amusais à me montrer sous des formes différentes ; sûre de mes gestes, j’observais mes discours ; je réglais les uns et les autres, suivant les circonstances, ou même seulement suivant mes fantaisies : dès ce moment, ma façon de penser fut pour moi seule, et je ne montrai plus que celle qu’il m’était utile de laisser voir.

Ce travail sur moi-même avait fixé mon attention sur l’expression des figures et le caractère des physionomies ; et j’y gagnai ce coup d’oeil pénétrant, auquel l’expérience m’a pourtant appris à ne pas me fier entièrement ; mais qui, en tout, m’a rarement trompée.

Je n’avais pas quinze ans, je possédais déjà les talents auxquels la plus grande partie de nos politiques doivent leur réputation, et je ne me trouvais encore qu’aux premiers éléments de la science que je voulais acquérir.

Vous jugez bien que, comme toutes les jeunes filles, je cherchais à deviner l’amour et ses plaisirs : mais n’ayant jamais été au couvent, n’ayant point de bonne amie, et surveillée par une mère vigilante, je n’avais que des idées vagues et que je ne pouvais fixer ; la nature même, dont assurément je n’ai eu qu’à me louer depuis, ne me donnait encore aucun indice. On eût dit qu’elle travaillait en silence à perfectionner son ouvrage. Ma tête seule fermentait ; je n’avais pas l’idée de jouir, je voulais savoir ; le désir de m’instruire m’en suggéra les moyens.

Je sentis que le seul homme avec qui je pouvais parler sur cet objet sans me compromettre, était mon confesseur. Aussitôt je pris mon parti ; je surmontai ma petite honte ; et me vantant d’une faute que je n’avais pas commise, je m’accusai d’avoir fait tout ce que font les femmes. Ce fut mon expression ; mais en parlant ainsi, je ne savais, en vérité, quelle idée j’exprimais. Mon espoir ne fut ni tout à fait trompé, ni entièrement rempli ; la crainte de me trahir m’empêchait de m’éclairer : mais le bon Père me fit le mal si grand, que j’en conclus que le plaisir devait être extrême ; et au désir de le connaître, succéda celui de le goûter. (…)

Lettre LXXXI des Liaisons Dangereuses : Analyse Linéaire

Analyse linéaire Lettre LXXXI Partie I. : La supériorité de la marquise

Dès le début du texte, la marquise utilise la conjonction d’opposition complétant le pronom personnel « mais moi » pour marquer une distance entre elle et « ces femmes inconsidérées ». On note ici la connotation péjorative liée à l’emploi de l’indéfini

L’utilisation de la question rhétorique impose en effet la réponse par la négative (elle n’a rien de commun avec les autres femmes) et témoigne aussi de l’emportement de la marquise. Elle est blessée qu’on ait pu douter de sa valeur.  

Il en va de même pour la question suivante, qui est marquée par l’omniprésence du « je », sous la forme de pronoms personnels et possessifs « m’ » ; « m’ » ; « je me » ; « mes » ; « je » ; « mes ». Cette hypertrophie du « je » souligne l’orgueil de la marquise

« je dis mes principes, et je le dis à dessein » : insistance, répétition du « je », elle montre qu’elle sait parfaitement ce qu’elle fait et ce qu’elle dit, donc elle démontre une maîtrise totale de sa personne. 

L’opposition entre elle et les autres femmes est reprise, cette fois par rapport à ses principes qui ne sont pas similaires à « ceux des autres femmes ».

Elle se place de nouveau au-dessus de ce groupe – dont l’indétermination renforce le caractère unique de la marquise – en critiquant ses principes, avec le rythme ternaire : « donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude ».

Cette structure permet de montrer que si l’enseignement est mauvais (« donnés au hasard ») il appartient aux femmes de le remettre en question, ce qu’elles ne font pas (« reçus sans examens »). Elles finissent par accepter une condition médiocre « par habitude ».

Au contraire, Merteuil réfléchit comme le montre le groupe nominal « mes profondes réflexions » où l’adjectif métaphorique évoque un véritable examen de conscience. 

Enfin, l’idée de création ex nihilo (à partir de rien) place la marquise dans une position presque divine (« je les ai créés, et je puis dire que je suis mon ouvrage »). Ainsi, elle affirme n’être pas un produit d’une éducation sociétale, comme ses contemporaines, mais posséder sur elle-même un empire total.

Elle se donne une image presque divine, elle n’est pas créée par la société mais par son propre artisanat. 

Analyse linéaire Lettre LXXXI Partie II. : La dissimulation

Ensuite, la marquise revient sur sa jeunesse, son apprentissage en réaction à celui que la société a voulu lui imposer. 

La construction binaire « vouée par état au silence et à l’inaction » est immédiatement contredite par une autre construction binaire : « j’ai su en profiter pour observer et réfléchir ». Alors que la société attendait d’elle une soumission de par son sexe, la marquise a prétendu lui donner satisfaction tout en affutant ses compétences (observation et réflexion).

L’opposition entre les attentes de la société et le comportement de la marquise souligne le fait qu’elle refuse le rôle qui lui a été attribué. 

Le pronom impersonnel « on » réduit la société à deux lettres et place tout le monde dans « le même panier ». Ainsi, elle s’oppose à cette société patriarcale dans son ensemble. 

Une société qui manque de discernement, car elle ne remarque pas la dissimulation de la marquise et la pense juste « étourdie ou distraite ». Il est clair ici que les personnes chargées de son « éducation » ne cherchent pas plus loin, puisqu’ils n’attendent pas d’elle, une femme, une grande présence d’esprit. 

La construction antithétique de la fin de la phrase opposant « les discours qu’on s’empressait à me tenir » à « ceux qu’on cherchait à me cacher » met en valeur l’échec de l’éducation vertueuse de la marquise, puisqu’elle a su chercher les vérités dissimulées derrière les dogmes sociétaux.

Ainsi, la société est la première à dissimuler, et on peut penser que l’art de la dissimulation de la marquise de Merteuil s’est formé en réaction nécessaire à l’hypocrisie sociétale

On note que les champs lexicaux de l’éducation et de la dissimulation s’entrelacent, comme s’il était nécessaire pour une femme de se cacher pour pouvoir réellement s’éduquer. La construction binaire (subordonnée participiale) « en servant à m’instruire, m’apprit encore à dissimuler » véhicule la même idée. 

Ensuite les termes du lexique de l’éducation sont souvent appuyés par des pronoms personnels ou possessifs de 1ère personne (« m’instruire », « m’apprit » etc.). Ce qui soulignent la nécessité pour la marquise d’être autodidacte pour pouvoir s’émanciper des codes hypocrites de son temps. 

La dissimulation forcée d’abord de la marquise a pu ensuite muer pour devenir un outil à sa disposition : « j’obtins dès lors de prendre à volonté ce regard distrait que vous avez loué si souvent. »

Ici, le pronom personnel « vous » désigne Valmont, à qui elle écrit. Elle le prend à témoin pour le forcer à constater sa supériorité dans l’art de dissimuler. 

Dans les lignes suivantes, elle témoigne de la discipline rigoureuse nécessaire à l’atteinte de ses objectifs : « je tâchai » ; « j’ai porté le zèle » ; « je me suis travaillé » ; « le même soin » ; « peine » ; « réprimer ». Ainsi l’on peut observer tous les efforts de la marquise pour ne jamais rien laisser paraître de ses sentiments. 

Les antithèses (« chagrin » / « joie » et « douleurs » / « plaisir ») mettent en valeur la notion de dissimulation, en effet, ce qui apparaît (joie et plaisir) est contraire à la vérité (chagrin et douleurs).

La marquise a appris à masquer ses émotions pour pouvoir, manipuler sa « physionomie » tel un polymorphe, afin d’être à même de devenir maîtresse en l’art de la manipulation, comme la connait Valmont, qu’elle prend de nouveau pour témoin du succès de son entreprise : « c’est ainsi que j’ai su prendre sur ma physionomie cette puissance dont je vous ai vu quelquefois si étonné. »

Il est utile de rappeler que la société, qui ne tolère pas les mêmes choses chez les femmes que chez les hommes, lui impose de porter ce masque de dissimulation pour préserver un honneur et une réputation bien plus fragiles chez une femme que chez un homme.

Analyse linéaire Lettre LXXXI Partie III. : La manipulation

La marquise insiste sur sa précocité, pour souligner sa supériorité « j’étais bien jeune encore ». 

Émerge ici, un sentiment d’indignation (« je m’indignais ») qui motive la transformation du personnage, de simple dissimulatrice, elle va se transformer en manipulatrice.

La métaphore des « armes » pour évoquer ses capacités de dissimulation montre bien qu’il ne s’agit plus simplement de se protéger mais également d’attaquer. Ainsi, ce vocabulaire évoque une guerre, une révolte contre les attentes envers les femmes. 

On voit que cette révolte intérieure possède un aspect ludique pour elle. En effet, elle affirme : « je m’amusais », ou parle de ses « fantaisies ». On perçoit donc le penchant pour les plaisirs qui caractérise ce personnage.

Elle invoque (« ma façon de penser fut pour moi seule ») les idées de liberté individuelle et d’indépendance d’esprit, précieuses aux philosophes des lumières. Cela fait de ce texte, non seulement une autobiographie flatteuse pour la marquise, mais un plaidoyer pour l’émancipation individuelle.

Elle affirme ensuite sa perspicacité quant à l’observation des figures. À force de dissimuler, elle est devenue capable de percevoir la dissimulation chez les autres. 

De nouveau elle se vante de sa précocité : « je n’avais pas quinze ans ». Elle ajoute à cela une comparaison entre elle, jeune fille d’à peine quinze ans et la classe dirigeante masculine du pays (« nos politiques »).

Elle se place donc sur un pied d’égalité, non seulement avec les hommes, mais avec les hommes les plus influents en affirmant posséder les mêmes « talents » qu’eux.

On peut lire ici une critique politique, en effet, les hommes politiques ne devraient leur « réputation » qu’à des talents de dissimulation, de mensonge et de manipulation …

Enfin, elle affirme pouvoir dépasser les hommes, puisqu’elle dit n’être qu’« aux premiers éléments de la science qu’(elle) voulai(t) acquérir ».

Ce mouvement s’achève donc sur une affirmation par la marquise de sa puissance, supérieure aux autres femmes, supérieure aux hommes, même au dirigeants ; en somme, d’une grandeur inégalée. 

Analyse linéaire Lettre LXXXI Partie IV. : Les plaisirs cachés

Cette partie débute par une assimilation au groupe féminin par rapport auquel elle a cherché à prouver sa supériorité depuis le début de l’extrait : « comme toutes les jeunes filles ». Elle possède donc bien un point commun avec les autres femmes. C’est celui de la recherche de « l’amour et les plaisirs ».

On retrouve ici son penchant pour les plaisirs. La rigueur et la maîtrise de soi dont elle fait preuve ne sont pas une marque d’ascétisme ou de vertu mais sont uniquement dévolues à la recherche du plaisir impuni. 

Elle limite cependant cette appartenance au groupe féminin. En effet, elle énumère ensuite les difficultés qu’elle a connues et que les autres jeunes filles n’ont pas connues : « n’ayant jamais été au couvent, n’ayant point de bonne amie, et surveillée par une mère vigilante ».

Il lui faut donc redoubler d’effort là où les autres femmes ont été avantagées. Elle renforce ici l’idée qu’elle est son « propre ouvrage » et qu’elle ne doit « sa réussite » qu’à elle-même.

L’évocation qu’elle fait de la nature la place en être supérieur : « elle travaillait en silence à perfectionner son ouvrage ». Ici, « son ouvrage » fait écho à « mon ouvrage » au début du texte.

Elle ne doit donc rien à personne pour sa supériorité. La nature lui confère des qualités physiques par « son ouvrage » et elle s’est faite par elle-même (« mon ouvrage ») ses qualités intellectuelles.

Cependant, au moment qu’elle raconte, la nature n’a pas terminé son travail : « la nature (…) ne me donnait aucun indice. (…) Ma tête seule fermentait ». Elle insiste ici sur le fait qu’elle est un esprit avant d’être un corps, car son esprit s’est développé avant son physique. 

De ce fait, sa première approche du plaisir amoureux n’est pas une approche physique mais une approche intellectuelle : « je ne désirai pas de jouir, je voulais savoir ». On peut retrouver l’approche des des deux jeunes femmes de Mémoires de deux jeunes mariées ici. 

Enfin, la marquise nous dévoile le stratagème, ironique et sacrilège, pour découvrir la nature des plaisirs de l’amour. Tout d’abord, on constate la place encore importante de la dissimulation.

Elle ne veut pas se « compromettre », et l’hypocrisie de la société fait que pour ne pas compromettre son image, elle est contrainte de mentir à son « confesseur » et de se « vant(er) d’une faute qu’(elle) n’avai(t) pas commise ». 

Elle raconte ensuite : « le bon père me fit le mal si grand que j’en conclus que le plaisir devait être extrême ». On perçoit ici tout le cynisme de la marquise par l’aspect sacrilège et ironique de sa stratégie. Elle utilise un homme d’église, un rempart de la morale et de la vertu pour faire son éducation sexuelle.

On peut percevoir une certaine moquerie dans l’emploi de l’adjectif « bon » ( le « bon père »), bien qu’il soit normalement mélioratif, on peut penser qu’ici, il illustre davantage la naïveté de l’homme d’église, il est bon avec elle, à son insu.  

Elle démontre ici une fois de plus que le mensonge, l’hypocrisie et la répression ne fonctionnent pas : l’antithèse entre « le mal si grand » et « le plaisir (…) extrême » montre qu’il n’est pas possible de lui dissimuler la vérité.

Pire encore, la dissimulation la pousse à non plus vouloir comprendre le plaisir amoureux mais à l’expérimenter « au désir de le connaître, succéda celui d’y goûter ».

L’apparence de vertu de la société n’est qu’un masque, puisque la marquise est obligée d’affirmer le faux pour parvenir au vrai, ce qui montre l’hypocrisie d’une société accrochée à un modèle de vertu inégalitaire entre les hommes et les femmes

Conclusion de l’analyse linéaire de la Lettre LXXXI des Liaisons dangereuses

Rappel du développement

Nous avons pu voir que la marquise est marquée par un important sentiment de supériorité. Cela vient du fait qu’elle se considère éclairée par rapport à toutes les femmes dominées par la société.

Elle explique qu’elle a apprit par elle-même ce qu’on cherchait à lui cacher. Ainsi, elle est devenue dissimulatrice et manipulatrice par nécessité, et s’est laissée attirer par les plaisirs de la chair qu’on voulait lui interdire.

Réponse à la problématique

Cette lettre dresse le constat de l’hypocrisie de la société du XVIIIe siècle.

En effet, l’autoportrait de la Marquise de Merteuil révèle au lecteur que la société, en voulant préserver une image de pureté et une apparence de vertu a contraint la jeune femme à dissimuler ses sentiments et manipuler les autres pour accéder à la vérité.

En cela, on peut dire que la société dans laquelle évolue la Marquise de Merteuil est une société hypocrite car on est obligé d’y mentir pour accéder à la vérité.

Ouverture

La littérature française ne possède pas beaucoup d’héroïnes épistolière féminines. Mais on peut peut-être rapprocher la Marquise de Merteuil de Renée de Maucombe, qui, un peu moins d’un siècle plus tard, sous la plume de Balzac, ment et dissimule ses sentiments pour préserver son mariage de convenance.

Elle sait que la société ne tolèrera pas qu’elle réussisse mieux que son mari, aussi, le dirige-t-elle dans l’ombre tout en renvoyant une image de soumission.

On remarque que les années passent, mais que la femme continue de devoir cacher ses sentiments pour entrer dans la place que la société lui demande d’occuper.

Prolongements sur l’analyse linéaire de la Lettre LXXXI des Liaisons dangereuses

Pour terminer cette analyse linéaire de la lettre LXXXI des liaisons dangereuses pour l’oral de français, j’ajoute ici quelques liens utiles :

Vous trouverez ici une liste des 25 figures de style à connaître pour le Bac. Pour ficher efficacement votre explication : https://la-classe-du-litteraire.com/comment-ficher-une-explication-lineaire/ et enfin, les erreurs à éviter à l’oral du Bac : https://la-classe-du-litteraire.com/bien-reussir-son-explication-lineaire/

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